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13 janvier 2011 4 13 /01 /janvier /2011 16:31

Sketch datant de 2005 mais qui finalement s'est avéré avant-gardiste, pour notre plus grand malheur. Il est bon cependant de voir que même en temps de crise, le Belge garde son humour et son sens légendaire de l'auto-dérision.

 

J'aurai l'occasion de revenir plus tard sur le dossier BHV qui, après avoir été pendant des années le symbole même des divergences entre néerlandophones et francophones, après avoir entraîné, de par sa non-résolution la chute du gouvernement Leterme en avril dernier ce qui a provoqué la crise actuelle, est aujourd'hui passé au second plan. Depuis, les nationalistes flamands qui jusque-là cristallisaient leur rhétorique autour de ce point bien précis, sont passés à autre chose comme si ça ne les intéressait plus, et loin de vouloir scinder un simple arrondissement électoral, c'est le pays qu'ils menacent aujourd'hui de diviser.

 

On regrette maintenant le temps où ils se contentaient de nous emmerder avec la périphérie de Bruxelles. Ça nous paraissait ridicule jusqu'à il y a peu, de se prendre la tête pour les droits électoraux et linguistiques de 100 000 habitants, soit 1% de la population belge, et de bloquer l'ensemble du pays pour « si peu ». On se rend compte maintenant que si nous avions pris ce problème à bras le corps plus tôt, nous n'en serions pas là. Au lieu de ça, nous avons laissé la situation s'envenimer, nous sommes restés dans un immobilisme dangereux qui a servi de terreau aux démagogues – et ils sont nombreux – qui prétendaient que la Belgique était ingérable.

 

 

A noter que déjà à l'époque (rappelons qu'en 2005 la N-VA n'était qu'un parti d'arrière plan, qui n'était mis en valeur que de part son cartel avec le CV&V alors bien plus important), Pirette avait cerné le principal paradoxe de ce nationalisme flamand, à savoir son double discours. D'un coté un repli sur soi identitaire, tout en prétendant de l'autre coté s'intégrer à l'Europe et en être même si possible le moteur, et ce alors que l'Europe telle qu'elle se construit gomme les nationalismes, et par-delà les identités régionales.

 

Curieux paradoxe donc de ce nationalisme flamand qui prône une ouverture sur le monde, mais déteste cordialement ses voisins directs du sud qu'il juge à coups d'idées reçues à la limite de la xénophobie. Quant il ne s'agit pas clairement de propos chocs à peine voilés s'étalant dans la presse étrangère. De plus, il est douteux que la Flandre soit accueillie à bras ouverts dans l'Europe, en sachant qu'elle multiplie les actes clairement anti-démocratiques, comme par exemple la non-nomination de trois bourgmestres de la périphérie bruxelloise élus il y a trois ans et que les institutions régionales et communautaires du nord du pays n'ont toujours pas reconnue, sous prétexte qu'ils auraient eu le malheur de s'exprimer en français dans leur commune de la région flamande. Alors que ces mêmes communes sont peuplées de 80% de francophones...

 

Triste Belgique, tu es à plaindre. Et nous avec.

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