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14 janvier 2011 5 14 /01 /janvier /2011 23:13

 

Pas si loin de chez nous, en Europe même, s'est déroulée l'année dernière une révolution qui se poursuit encore actuellement. Et pourtant, nul n'en a entendu parler, et très peu de médias s'en sont fait l'écho. Au point que cela paraît irréel.

 

L'affaire concerne l'Islande et non, le mot révolution n'est pas de trop. Certes, le chef du gouvernement n'est pas passé par la guillotine mais pourtant et en dehors de ce détail concernant la forme, la situation est assez similaire à celle de 1789. Pour la première fois depuis deux siècles reviennent des mots tel que « assemblée constituante », « nationalisation des ressources » ou encore « séparation des pouvoirs ». Surprenant non?

 

Et pourtant, les informations sont difficiles à collecter pour se faire une image claire de la situation. Tout au plus peut-on trouver un article du Figaro, ou un autre du Courrier International. En tapant « Islande » sur Google, vous trouverez bien plus d'informations concernant la fameuse éruption volcanique du printemps dernier ou la chasse à la baleine traditionnelle... Dans ces conditions, difficile de brosser un tableau claire de la situation, et ce d'autant plus que l'on entend rarement parler de ce pays insulaire de 300 000 habitants dont finalement peu de gens se soucient. Tout au plus sait-on que les banques Islandaise ont été durement touchées par la crise en 2008, et encore sommes-nous au courant de cela que parce que 8 000 Belges qui avaient déposés leurs économies là-bas avait eu du mal à les récupérer.

 

Et pourtant, le point de départ de cette révolution est lié à cette même crise. Suite à la faillite des institutions bancaires emportées dans la tourmente, le peuple était descendu en rue fin 2008 pour demander le départ du gouvernement, en particulier le parti conservateur au pouvoir depuis la Seconde Guerre Mondiale. Un événement inédit dans ce pays qui ne dispose pas d'armée et n'a que des forces de l'ordre très réduites tant les mœurs sont calmes. Un gouvernement provisoire avait suivi, qui se trouvait confronté à un grave problème: celui du remboursement de crédits de plusieurs milliards contractés notamment auprès des Pays-Bas. Soumis à un référendum, ce remboursement avait été rejeté par une large majorité de la population qui a alors déposé le gouvernement et décrété la formation d'une assemblée constituante, composée de simple citoyens élus par leurs pairs, le 27 novembre dernier.

 

Cette assemblée est chargée de rédiger une nouvelle constitution attendue pour cet été. Parmi les points abordés, une redéfinition des différentes institutions de l'état, une séparation des pouvoirs ainsi que la séparation formelle de l'église et de l'état. Reste à savoir ce que cela va donner. Les Islandais ont beau se soulever, ce qui est d'autant plus légitime qu'aucune effusion de sang n'est à déplorer, ce n'est pas pour autant qu'ils vivent dans une dimension parallèle. Tôt ou tard, ils devront rendre des comptes à la communauté internationale. Quelle sera la réaction de cette dernière, c'est un mystère.

 

Car, comme on l'a déjà dit, jusqu'à présent tout le monde reste bien silencieux vis-à-vis de cet événement pourtant peu banal. Signe peut-être que, toute irréelle et improbable qu'elle soit, cette révolution inquiète. Sans aucun doute, certains dirigeants politiques de chez nous craignent que les Islandais fassent des émules par ici. Impossible? C'est ce que disaient à une époque les partisans de l'Ancien Régime.

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