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29 décembre 2010 3 29 /12 /décembre /2010 13:48

 

Je suis tombé récemment sur un article datant de 2005 et s'interrogeant alors sur le niveau de fiabilité de wikipédia. Il ne date pas d'hier, mais déjà à ce moment-là, on commençait à se poser des questions concernant ce qui était en passe de devenir l'un des principaux phénomènes internet de la décennie. La raison pour laquelle je le ressors est qu'il est intéressant de voir comment les choses ont évolué par rapport aux inquiétudes que l'on pouvait déjà avoir, à juste titre, à cette période. L'article prend la peine de donner la parole à la fois aux partisans de wikipédia, via certains membres de wikimedia foundation, et à certains de ses détracteurs, notamment un responsable d'Universalis. Voyons donc ce qu'il se disait à ce moment.

 

On commence par une présentation rapide du site, avec bien entendu son système de wiki permettant à tout un chacun de contribuer sans aucune limite. Bien évidemment, cela entraîne des interrogations toutes légitimes, par exemple comment éviter de sombrer dans l'anarchie? Bien entendu, la réponse de Wales met en avant les principes fondateurs, en particulier la neutralité, qui selon lui se définit comme « La politique de neutralité de Wikipédia indique que nous nous devons d'évoquer toutes les facettes d'un point controversé,précise Jimmy Wales. L'article ne doit en aucune façon établir, sous-entendre ou même insinuer qu'un des points de vue est plus correct qu'un autre.». Et c'est là que ça pose problème. Car, n'en déplaise à monsieur Wales, tous les points de vue ne se valent pas, et les mettre sur un même pieds d'égalité revient non seulement à laisser la part belle à toutes les théories loufoques qui trouvent là une parfaite tribune, mais également à nier totalement une notion tel que l'esprit critique, permettant justement à un bon rédacteur qualifié (mais on l'a vu, sur wiki, on se moque pas mal des qualifications) de faire la part entre le vrai et le faux, le crédible et le ridicule. L'article souligne que « On aurait pu s'attendre à un chaos général. Mais après quatre années, force est de constater qu'il n'en est rien et que le projet ne s'est jamais aussi bien porté. ». C'était sans doute valable il y a 5 ans, lorsque le site n'était pas aussi populaire et que la plupart des contributeurs étaient réellement des gens avec un minimum de bon sens et une part d'humanisme. Mais depuis, les choses ont changé et nombre de rédacteurs qualifiés ont abandonné le projet, écœurés qu'ils étaient par les pratiques malsaines de certains technocrates et autres malfaisants, du moins pour la wikipédia francophone. Il est à noter que la wikipédia anglophone est elle de bien meilleure qualité, et ce pour plusieurs raisons: nombres de scientifiques et autres chercheurs s'expriment dans la langue de Shakespeare et auront plutôt tendance à compléter la version en anglais du site, d'autre part on y applique des règles plus logiques et avec moins de rigueur bureaucratique. Un seul exemple, les articles de « qualité » doivent, sur la wikipédia francophone, posséder une centaine de référence minimum, ce qui est un critère purement quantitatif ne garantissant rien. Qui plus est, il s'agit d'articles particulièrement lourds. A coté de ça, leurs pendants anglophones sont eux beaucoup plus synthétiques et présentent les choses de manière plus claire et plus ordonnée.

 

Une petite phrase m'a bien fait rire: « Première chose : se rappeler que Wikipédia est une encyclopédie, pas un dictionnaire, un site d'actualités ou encore un forum de discussions. Le contenu proposé ne doit pas être sujet à copyright. ». On a déjà vu pourquoiwikipédia n'est pas une encyclopédie, quant au fait qu'il ne s'agit pas d'un site d'actualité, j'en doute. Il suffit de voir que la majeure partie des articles sont totalement vides et insignifiants, et qu'une part non négligeable se contente de rappeler les derniers ragots à la mode.

 

Un petit encart aborde également la réaction du site face au vandalisme, où l'on dit bien qu'en général une modification loufoque est effacée très rapidement (et ça s'est amélioré aujourd'hui grâce aux bots). Ceci dit, on ne parle pas là du vandalisme organisé, bien plus vicieux... Je pense notamment aux modifications apportées pendant des années par les firmes pharmaceutiques concernant leurs propres produits. Mais ce n'est pas le seul point noir, loin s'en faut. L'infiltration par le réseau voltaire est par exemple une réalité. De même que l'influence particulièrement grande des islamistes, qui vont jusqu'à réécrire totalement l'histoire des sciences en mettant en avant des contributions imaginaires de la part de savants musulmans.

La question de la fiabilité est ensuite abordée, et la parole est laissée à une responsable de la fondation: « Il faut bien considérer que Wikipédia n'est pas encore un projet mûr, on ne peut pas la comparer à des encyclopédies vieilles de 150 ans,reconnaît Florence Devouard, vice-présidente de la fondation Wikimédia et représentante des utilisateurs. Il existe des secteurs extrêmement peu couverts et par conséquent peu validés. On observe en effet que c'est par la multiplication des auteurs que la fiabilité se construit. Des secteurs comme celui de la biologie ont ainsi été relus par des dizaines de personnes, des étudiants, des enseignants, et ne posent en général aucun problème de fiabilité. En revanche, si on lit un article très spécialisé, il est vrai qu'on a très peu de garanties.».

Cela appelle quelques commentaires, parce que ce que dit madame Devouard est tout sauf exact. Elle pense que le problème de wikipédia est son absence de maturité, mais que je sache, ce n'est pas l'ancienneté d'une encyclopédie qui garantit sa qualité, mais plutôt le professionnalisme des rédacteurs qui n'est même pas abordé dans son propos. Je passe sur son appréciation de la biologie, car contrairement à ce qu'elle dit, ce secteur est médiocre, voire manipulé. Ainsi, de nombreux articles consacrés à de grands scientifiques s'étalent en long et en large sur le moindre aspect de leur vie privée, et restent ainsi très factuels, au dépens d'une analyse constructive de leurs apports aux sciences. Et ne parlons pas de la multitude d'articles concernant les théories « alternatives » à la théorie de l'évolution, qui ne sont que vastes fumisteries totalement abandonnées aujourd'hui par toute personne sérieuse... mais pas par les partisans des différents dogmes religieux qui sévissent sur wikipédia. Ce ne sont que des exemples parmi d'autres. De plus, et contrairement à ce qu'elle dit, ce sont justement les articles les plus spécialisés qui sont les meilleurs, simplement parce qu'il y a peu de chance qu'un ignare vienne les rédiger. Au contraire d'un article « populaire » qui a lui toutes les chances d'attirer une myriade d'amateurs.

Quant aux secteurs peu couverts, ils sont loin d'être négligeables: en gros, tout ce qui concerne les sciences humaines est particulièrement médiocre. Mais leur rédaction exigerait des gens compétents, ce dont manque cruellement le site.

 

Comme le souligne un ancien rédacteur en chef de Britannica, Robert McHenry, le problème des membres importants comme Wales est qu'ils partent du principe étrange selon lequel la somme des contributions de tout un chacun ne peut que corriger les erreurs et améliorer la qualité. En réalité, rien ne permet d'affirmer cela. Et à vrai dire, au fur et à mesure que le site se popularise et que de plus en plus d'amateurs y participent, c'est même plutôt l'inverse. Ce à quoi madame Devouard répond en disant que « Car l'objectif n'est pas d'évoluer vers un consensus, une version « moyenne », mais de proposer une version qui prend en compte toutes les versions existantes. Il n'y a donc pas de raison que ça évolue vers la médiocrité. La seule chose que l'on observe, ce sont des articles qui s'enrichissent démesurément. Face à cela, il nous faut les réorganiser, les fractionner ». Or justement, prendre en compte toutes les versions existantes mène au mieux à un brouillon désordonné et illisible, ce qu'elle reconnaît implicitement, au pire à une déformation de la réalité, justement parce que l'on doit accepter des visions totalement infondées défendues par quelques hurluberlus. Et il est étrange qu'elle dise que l'on ne recherche pas le consensus, alors que sur la page même des principes fondateurs, on trouve la phrase « Recherchez le consensus. » Si son seul argument en faveur de wikipédia est l'aspect démesuré des articles, alors encore une fois ce n'est qu'un critère purement quantitatif.

 

Quant à Wales, voici ce qu'il en dit: « La question de la crédibilité de l'information est une question à se poser en permanence lorsqu'on lit un journal, qu'on écoute la radio, qu'on regarde la télé (…). La seule différence avec Wikipédia, c'est que si vous trouvez quelque chose de faux, vous pouvez le corriger immédiatement… ».

Une autre différence qui semble lui échapper, c'est que ces autres médias appellent certes à être recoupés, mais ont au moins pour eux le fait d'être écrits par des professionnels. Ce qui n'est pas le cas de wiki. Qui plus est, si l'on peut effectivement corriger une erreur quand on la voit sur wikipédia, on peut également en rajouter volontairement. Ce qui se pratique couramment sur des sujets sensibles. Et il semble ne pas faire de différence entre l'information, laquelle doit effectivement être recoupée, et la connaissance qui elle évolue au fur et à mesure des découvertes.

 

Voici maintenant l'avis de François Demay, conseiller pour Universalis: « Nous ne proposons pas le même contenu, fait-il remarquer. Nous nous intéressons plus aux « Pourquoi ? » et aux « Comment ? » plutôt qu'aux « Qui ? Quand ? Quoi ? Où ?». Nos articles sont signés, souvent par des auteurs prestigieux, et nous offrons une véritable expertise. Les intentions de Wikipédia sont malgré tout intéressantes : sans nous mettre en cause, elles nous interpellent. On ne peut nier qu'Universalis présente un problème d'accessibilité et Wikipédia nous pousse à nous adresser à un plus large public. . La messe est dite. Le comment ou le pourquoi sont des analyses, tandis que le qui, le quand ou le quoi se rapprochent plus des données brutes. Mais rien de surprenant à ça, vu que sur wiki toute analyse est bannie en tant que travail inédit, excepté si elle est recopiée presque telle quelle d'une autre source. Et encore faut-il que le copiste comprenne ce qu'il fasse, ce qui n'est pas garantit. Car recopier partiellement une analyse dont on ne comprend pas précisément l'intérêt de chaque passage revient à s'exposer au risque de faire des simplifications hasardeuses nuisant à la qualité de l'ensemble. L'air de rien, une vulgarisation est un exercice particulièrement difficile qui n'est pas à la portée du premier venu.

 

Quant à Hervé Rouanet, directeur financier d'Universalis, voilà ce qu'il en dit: « Le projet s'appuie sur le postulat qu'un contenu encyclopédique doit être gratuit, pouvant laisser croire que ce qui est publié dans les autres encyclopédies ne mérite pas d'être payé. N'oublions pas que derrière chaque article, il y a un travail d'auteur et une expertise.»

Encore une fois, l'accès au savoir se doit d'être le plus large possible, car c'est l'un des moteurs du progrès de toute société. Mais croire que sa rédaction doit également être ouverte au plus grand nombre est une grave erreur: le résultat ne peut qu'en être la négation de l'aspect intellectuel de la chose, ce qui entraîne un nivellement par le bas. Le savoir, ce n'est pas la somme des connaissances de tout un chacun, et prétendre le contraire laisse la porte ouverte à toute sorte de dérives dangereuses!

 

L'article se termine sur l'aspect financier, et la nécessité pour wikipédia de recourir aux dons, ne serait-ce que pour payer ses serveurs. A l'époque, le partenariat avec Google n'était encore qu'une rumeur, alors qu'aujourd'hui le tiers des dons adressés à wikipédia provient directement du moteur de recherche.

 

Que déduire de cela? Et bien que wikipédia peut être utile, à condition d'être utilisée précautionneusement. Tout d'abords, la considérer comme une encyclopédie est une erreur: il lui manque pour cela la fiabilité d'une part, et l'exhaustivité. Car bien qu'ils n'arrêtent pas de mettre en avant le nombre hallucinant d'articles, il faut bien garder à l'esprit que pas mal d'entre eux ne sont que des ébauches, tandis que d'autres sont composés de l'actualité des stars ou d'autres informations particulièrement inintéressantes. Si l'on enlève tout ça, il ne reste plus grand chose... et sa taille devient d'un coup beaucoup plus modeste. Si l'on rajoute que des pans entiers des sciences humaines sont peu ou pas du tout couverts, alors on constate des manques criants, que n'ont pas les véritables encyclopédies, qui plus est au contenu bien meilleur du point de vue qualitatif.

 

Wikipédia doit donc être vue comme une vaste base de données venant en complément de Google, permettant de débuter et d'orienter une recherche. Encore faut-il prendre ce qui est écrit avec du recul, car il se peut très bien qu'un article soit orienté d'une manière partisane et/ou incomplète. Ainsi, n'espérez pas trouver dessus des informations fiables sur la Seconde Guerre Mondiale: pas mal d'articles sont encore sourcés avec des livres datant de plusieurs décennies, alors même que la vision que l'on a de ce conflit a complètement changé depuis la chute du mur... Et il ne s'agit pas là d'une malhonnêteté volontaire.

 

Une base de données donc, pour collecter des informations ponctuelles genre date, capitale d'un pays ou masse molaire d'un élément chimique. Tout en gardant à l'esprit qu'une erreur est toujours possible. Eventuellement utile également pour un fait d'actualité, quoi que la rédaction peut en être partisane ou erronée: on ne s'improvise pas journaliste. Utile également pour consulter de la culture populaire, genre univers du Seigneur des Anneaux, de Star Wars ou d'Harry Potter. A ce niveau, il faut reconnaître qu'elle bat largement n'importe quel autre support, mais est-ce bien le rôle d'une encyclopédie? Fort complète en informatique, pas mal de rédacteurs étant des geeks. Les mathématiques, la physique et la chimie sont également correctement représentées, quoi que sans l'aspect pédagogique indispensable à une encyclopédie. Incomplète, biaisées, orientée voire dangereuse en histoire, en politique, en économie, en philosophie et dans toutes les autres sciences humaines. Partisane en biologie ou en médecine. Pour ces derniers sujets, passez votre chemin, car même une simple consultation préliminaire pourrait vous orienter dans une mauvaise direction. Et quel que soit l'usage que l'on en fait, mieux vaut toujours se référer à la version en anglais du site, qui est, sinon de bonne qualité, assez potable et bien moins mauvaise que la version francophone.

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commentaires

A
<br /> <br /> Il est complètement idiot et faux de dire, comme le dit Florence Devouard que " Il faut bien considérer<br /> que Wikipédia n'est pas encore un projet mûr, on ne peut pas la comparer à des encyclopédies vieilles de 150 ans"  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Car si ces encyclopédies sont bonnes, cela est dû à leur conception "mûre" càd. correcte et intelligente, dès le commencement et non au fait qu'elles ont 150<br /> ans. Elles sont bonnes dès leur publication, elles.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> De même  que wikipedia repose sur le postulat faux que des milliers d'illettrés écriront ensemble de meilleurs articles qu'un lettré, Florence Devouard exprime ici un autre postulat faux, évolutionniste, selon lequel avec le temps tout progresse, ce qui est évidemment faux car avec le temps la dégradation<br /> et la mort surviennent, aussi, dans le domaine du vivant. Dans le domaine de l'histoire des sociétés et de la culture la régression est tout aussi possible que le progrès. Exemples le fascisme né<br /> au coeur des démocraties, l'illétrisme qui progresse malgré les sommes considérables consacrées à l'ecole, sous le coup de théories pédagogiques ineptes, l'affaissement de la lecture chez les<br /> adolescents qui ne lisent (au mieux) que des bandes dessinnées et ne lisent plus de textes, et sont scotchés aux technologies sur écran, la perte du sens de l'histoire des nouvelles générations<br /> qui ne s'intéressent et ne croient intéressant que ce qui commence à leur naissance , exemple encore wikipedia elle-même considérée comme une encyclopédie si on la compare aux encyclopédies de<br /> qualité type Universalis etc.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Ils ne peuvent ouvrir la bouche sans sortir une énormité. C'est tout de même un signe.<br /> <br /> <br /> <br />
Répondre
S
<br /> <br /> Toujours les bons vieux présupposés wikipédiens, sans lesquels ils n'auraient jamais monté cette utopie. Il ne faut pas s'attendre à autre chose de leur part. Je n'irais pas pour ma part jusqu'à<br /> dire que tout évolue systématiquement vers le négatif, mais il n'y a aucune raison que les choses s'améliorent spontanément. Concernant wiki, si des gens corrigent des erreurs mais que d'autres<br /> en rajoutent, statistiquement on pourrait dire que leurs contributions s'annulent les unes les autres. Par contre, si l'on prend en compte le fait que wikipédia devient de plus en plus populaire,<br /> et à ce titre attire de plus en plus les mouches à merde, alors là effectivement on peut clairement penser que l'ensemble se détériore.  surtout si l'on ajoute à cela une bonne couche de<br /> bureaucratie tatillone. Je pense cependant que cela dépend d'un domaine à l'autre: je suppose par exemple que ce qui concerne la grèce antique s'améliore à mesure que des gens compétents comme un<br /> Boissière prennent les choses en main, tandis que ce qui touche à la politique devient de plus en plus merdique à mesure que des partisans se l'approprient comme une tribune.<br /> <br /> <br /> <br />
A
<br /> <br /> Bonsoir. Vous écrivez : "Je passe sur son appréciation de la biologie, car contrairement à ce qu'elle dit, ce secteur est médiocre, voire manipulé. Ainsi, de<br /> nombreux articles consacrés à de grands scientifiques s'étalent en long et en large sur le moindre aspect de leur vie privée, et restent ainsi très factuels, au dépens d'une analyse constructive<br /> de leurs apports aux sciences." Vous serait-il possible de donner un ou plusieurs exemples, en indiquant les choses dont il faudrait parler et qui sont omises ? Merci d'avance.<br /> <br /> <br /> <br />
Répondre
S
<br /> <br /> Je vous réponds également dans un article à part.<br /> <br /> <br /> <br />
L
<br /> <br /> Bonjour Sonata, j'oubliais depuis des mois de consulter votre blog, je le regrette - c'est sans doute le plus intéressant des blogs "anti-wikipédia" ; je ne peux que louer d'une part votre refus<br /> des outrances et d'autre part votre refus de vous laisser entraîner dans les problématiques minables de quelques maniaques.<br /> <br /> <br /> Je suis en accord avec vous sur certains points, notamment l e "ce sont justement les articles les plus spécialisés qui sont les meilleurs,<br /> simplement parce qu'il y a peu de chance qu'un ignare vienne les rédiger. Au contraire d'un article « populaire » qui a lui toutes les chances d'attirer une myriade d'amateurs."<br /> <br /> <br /> Maintenant j'ai pas mal de points de désaccord - je suis tout de même plus optimiste que vous vis-à-vis de Wikipédia, tout en étant moi-même très critique. Je vais redire des choses que j'ai pour<br /> l'essentiel déjà dites chez Alithia, n'hésitez pas à me ranger dans les maniaques à évacuer le plus poliment possible pour la bonne santé de votre blog.<br /> <br /> <br /> * Je vous cite : "la considérer comme une encyclopédie est une erreur: il lui manque<br /> pour cela la fiabilité d'une part, et l'exhaustivité" et "on<br /> constate des manques criants, que n'ont pas les véritables encyclopédies, qui plus est au contenu bien meilleur"<br /> <br /> <br /> Mmouais... Le mythe des "vraies" encyclopédies, elles sérieuses. Le problème c'est que ce que vous écrivez là n'est tout simplement pas vrai - on pourrait<br /> s'amuser à faire des observatoires dépréciatifs sur à peu près chaque encyclopédie, généraliste ou spécialisée. L'Universalis contient des articles illisibles au côté d'articles magnifiques, mais<br /> est tout sauf "exhaustive" - essayez d'y trouver une notice sur un peintre secondaire du settecento. D'autres encyclopédies ne valent guère plus que le Quid est sont aussi truffées d'erreurs que<br /> des articles de Wikipédia, tout en étant suffisamment bien écrites pour camoufler ces erreurs - au moins Wikipédia on voit que c'est mauvais ! C'est quoi vos exemples de "vraies" encyclopédies ?<br /> Par ailleurs, excusez cette évidence, être une mauvaise encyclopédie n'exclut pas d'être une encyclopédie - sur certains sujets, notamment en sciences humaines, Wikipédia ne contient que des<br /> ébauches minables mais elle traite quand même d'à peu près tout. Si vous essayez de jouer à trouver quelque chose qui en est complètement absent (sans considération de qualité) il faut commencer<br /> à fouiller dans le très technique.<br /> <br /> <br /> Vous écrivez sans l'aspect pédagogique indispensable à une encyclopédie. Ah là c'est un de mes dadas. Non<br /> l'aspect pédagogique n'est pas indispensable à une encyclopédie, voire contradictoire avec l'objectif d'exhaustivité et d'exactitude. Certaines encyclopédies spécialisées sont tout sauf<br /> pédagogiques et excellentes, je cite généralement l'exemple de l'encyclopédie soviétique de mathématiques dont voici un exemple d'article, essentiellement au hasard.<br /> <br /> <br /> Beaucoup plus que vous, je pense que Wikipédia est sauvable par ses articles spécialisés, soit ceux qui ont un "label" tout de même rarement usurpé (ce qui est surprenant vu le grotesque des<br /> votes qui y mènent), soit ceux qui sont courts mais traitent de sujets dont on a vite fait le tour : une rivière, une biographie de scientifique moyennement important. Et l'usage comme "base de<br /> données" n'a rien de méprisable - c'est comme ça que je l'utilise et elle m'est presque quotidiennement utile.<br /> <br /> <br /> <br />
Répondre
S
<br /> <br /> La réponse étant longue, j'en fais un article à part.<br /> <br /> <br /> Bien à vous.<br /> <br /> <br /> <br />